Tout
autour du tour de la terre Les mains de la potière
Il était une fois… les histoires commencent toujours ainsi…Elle habite rue des marguerites, son prénom ? Véronique… soignait-elle comme la plante ?
Une vigne vierge rouge aux tons d’automne, jaune, vert, brun, ocre, rouge flamboyant, donne la tonalité du lieu, encadrant tout en douceur le pas de sa porte.
Il était une fois…
La porte bleue aux neufs carreaux cache un bien curieux mélange de pampilles potières sonores qui annoncent les visiteurs à la maîtresse de l’atelier.
Les notes cristallines s’envolent dans l’air, laissant au dehors les bourrasques venteuses de novembre.
Celle qui connaît… était là, calme, entourée de blocs de grès rouge nés du cœur de la terre de Bourges, attendant sagement son bon vouloir.
Ils étaient empilés, plastifiés, compactés, alignés à l’étroit, imaginant qu’elle joue avec eux, rêvant de formes, de couleurs, de caresses, de chaleur, de renaissance.
(…) Ici se mêlent l’air, le feu, l’eau, la terre, la vie.
Les mains saisissent une boule arrachée au bloc brun et réveillent la dormeuse en la claquant de-ci delà de petites fessées vigoureuses.
(…) La terre cède, s’amollie come une cavalière, dans les bras d’un valseur, entraînée malgré elle au cœur de ces mains expertes et passionnées qui l’enserrent doucement. La forme devient sein, fier généreux, le téton ne naît pas, son absence offrira aux deux pouces un asile en gésine pour parfaire la création. Le tour tourne, tourne… la valse du tour. (…) Quelques coups de mirettes, la taille fine, la terre est grisée de tant de tours.
Délicatement, la potière la pose doucement… il faut qu’elle repose, quelle exsude son eau, qu’elle transpire un peu, qu’elle devienne solide pour braver le feu.
Avant cette épreuve, un peu de maquillage, quelques coups de pinceaux pour émaillage… 8 rue des Marguerites.
Mireille Murat
L’atelier de Poterie
L’atelier nous est
ouvert, accueilli par Véronique, potière
de son état, la porte-fenêtre au cadre bleu est ornée d’un mobile à
pampilles
de terre cuite qui résonne en signe de bienvenue.
L’odeur de l’argile est bien présente, elle interpelle mon
odorat comme si je la connaissais depuis toujours, odeur de la terre
mêlée aux
feuilles mortes, à la mousse, en automne, en sous-bois !
Etrange odeur
présente comme entité depuis l’enfance, je l’identifie parfum de
terre !
Les étagères encadrent l’atelier pour accueillir les pièces
uniques, véritables œuvres d’art. Le tour du potier appelé girelle sert
à
modeler les objets ; il jouxte le four qui donnera la chaleur
nécessaire à
cuire en plusieurs fois et en différentes étapes.
Théières bedonnantes, vases ventrus, bonbonnières joufflues,
les céramiques trônent de toutes leurs rondeurs et attendent patiemment
l’émaillage
avant la cuisson.
Lieu de création, antre magique, sur le mur un décor de
mains en négatif est là pour me transmettre « le message des
mains » ! Empreinte qui remonte de la nuit des temps.
Rania
Eloge
du creux
Avoir
un petit creux, pour y être bien à deux.
Vivre un moment délicieux, sans chaînes et sans Dieux.
Y laisser jaillir, pour de nouveaux cieux, l’étoile, fruit d’un amour
heureux.
Michel Beaumont
Merci à l'Atelier d'écriture poétique de Saint André de Sangonis
